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financements - 21 octobre 2023

Sonian Wood Coop, une coopérative pour garder le bois local!

Créée par des professionnels du secteur, elle allie savoir-faire traditionnel et artisanat pour valoriser localement le bois de hêtre de la célèbre forêt au travers de produits de menuiserie durables qui peuvent désormais embellir l’intérieur des Bruxellois !

Interview de Stephan Kampelmann, co-fondateur de Sonian Wood Coop.

Quel est le projet d’entreprise derrière Sonian Wood Coop? D’où vous est venue l’idée de lancer la coopérative ?

Le début de notre histoire, c’est bien sûr la forêt de Soignes, cette grande foret péri-urbaine, située juste aux portes de Bruxelles. Et ce que beaucoup de Bruxellois ne savent pas forcément, c’est que c’est un écosystème qui produit beaucoup de matière, du bois en l’occurrence, et que ce bois n’est pas vraiment utilisé à l’échelle locale, puisque il est principalement exporté vers l’Asie.

A l’origine de notre coopérative, on retrouve la volonté portée par nos différents fondateurs de changer la donne et de relocaliser la valorisation du bois de la forêt de Soignes. Et depuis 3 ans et pour la première fois depuis longtemps, les gens peuvent maintenant acheter du bois issu de la Forêt de Soignes et le convertir localement dans des projets ici à Bruxelles.

Pouvez-vous me parler des produits que vous commercialisez ? Qui sont aujourd’hui vos clients ?

Nos clients ont pour la plupart, une relation émotionnelle avec la Forêt de Soignes et ce sont donc essentiellement des Bruxellois, ce qui fait aujourd’hui du sens avec la taille et la capacité de production actuelle de la Forêt.

Ceci dit, nous avons aussi des clients dans d’autres villes belges ou à l’étranger, mais ils ont toujours une relation avec la forêt et Bruxelles. Ce sont par exemple des soldats de l’OTAN ou des diplomates qui quittent Bruxelles et veulent emporter avec eux une table en bois issu de la Forêt de Soignes.

En termes de produits, notre coopérative organise vraiment toute la filière, nous achetons les arbres sur pied, nous les abattons, puis nous les transportons vers des scieries partenaires ou la nôtre située à Bruxelles.

Ensuite, la deuxième transformation, c’est la menuiserie notamment. Avec le bois, on peut vraiment faire plein de choses. Au fur et à mesure de notre activité, nous avons identifié plusieurs créneaux logiques pour le travail du hêtre : le mobilier intérieur, les revêtements de sol avec le parquet, mais aussi des projets sur-mesure comme les aménagements de bars, restaurants et d’autres projets immobiliers.

Comment est composée la coopérative et comment fonctionne-t-elle ?

Personnellement, j’ai une double formation d’économiste urbain et de menuisier. Je suis arrivé sur le sujet en analysant les statistiques des flux de matières à Bruxelles. Et j’ai cherché des exemples de modèles économiques dans d’autres pays qui valorisent le bois localement. 

Les autres coopérateurs viennent plus du terrain, ce sont des bucherons, des menuisiers, des gérants de scieries, etc. Toute la coopérative est composée d’indépendants qui font partie de la coopérative et se sont réunis pour pouvoir atteindre notre objectif de relocaliser la valorisation du bois de la Forêt.

Pour la conception des projets, nous en réalisons certains en interne et d’autres en collaboration avec des architectes d’intérieur ou des designers, par exemple, qui nous contactent. Mais notre équipe de base, c’est vraiment la production et la fabrication.

Qu’est-ce que cela représente pour vous d’entreprendre au sein d’une coopérative ?

Pour moi, le point fondamental de la coopérative, c’est le fait d’avoir une mission qui va au-delà de la génération de profits, comme c’est le cas au sein des entreprises classiques. Nous sommes face à une ressource naturelle, le bois, qui est en fait un bien commun qui traverse les générations.

Pour nous, il ne s’agit pas de s’accaparer d’une ressource commune pour générer des profits, mais d’utiliser une ressource avec une mission coopérative, tout en travaillant avec les acteurs publics, pour donner une nouvelle vie aux ressources naturelles de la Forêt.

Nous, nous sommes avant tout un ensemble de travailleurs du bois qui se sont regroupés au sein de la coopérative, afin de pouvoir vraiment organiser la coopération d’un ensemble de maillons indépendants, qui ne pourraient pas réaliser les projets sans cette collaboration.

Une entreprise classique aurait du mal aussi, car actuellement, chaque indépendant vient avec son matériel et la coopérative rend la collaboration beaucoup plus souple. Chez nous, la dimension sociale s’exprime au niveau de la gouvernance, de la manière dont nous prenons les décisions, cet aspect plus démocratique de la coopérative.

Notre mission est essentiellement environnementale. Nous devons maintenir un équilibre économique pour que cela fonctionne, mais notre mission est très claire, c’est la valorisation locale du bois et la coopérative était le meilleur instrument pour y parvenir.

En quoi Sonian Wood Coop est-elle différentes des autres entreprises de transformation du bois ?

Normalement, le bois, ce sont des chaines globalisées, où personne ne connait personne.

Ce sont juste des chiffres et des volumes qui traversent des containers et des fichiers Excel. Et nous, on est capables de travailler avec des êtres humains et entre êtres humains, en gardant aussi un esprit familial.

Notre entreprise a pour volonté de préserver l’artisanat et un savoir-faire traditionnel, tout en nous développant pour pouvoir étendre notre approche à l’ensemble de la production de bois issu de la Forêt de Soignes, ce qui est une trajectoire assez intéressante.

Vous avez récemment bénéficié d’un financement de la part de finance&invest.brussels, par l’intermédiaire d’une prise de participation via COOP US. Quels ont été vos besoins en matière de financement depuis les débuts de Sonian Wood Coop?

La première étape pour nous a été la constitution d’un capital de départ pour pouvoir constituer la coopérative mais aussi pour pouvoir réaliser les premiers achats de bois pour lancer l’activité. Ce premier montant, nous l’avons constitué grâce à un crowdfunding et donc grâce à la participation des Bruxellois.

Dans un deuxième temps, nous avons organisé une campagne de levée de fonds auprès des investisseurs à impact, dont finance&invest.brussels, ce qui nous a permis de mettre notre activité à l’échelle. Car le travail du bois se fait par paliers, avec l’achat de lots de bois, ce qui demande une certaine capacité d’absorption sur les plans opérationnels et financiers. Nous avons également fait l’acquisition de dettes.

L’année passée, nous avons procédé à une augmentation de capital auprès de deux financeurs, dont finance&invest.brussels, pour avoir plus de liquidités dans l’entreprise.

Comment avez-vous vécu votre expérience avec Brusoc et quels liens gardez-vous avec finance&invest.brussels actuellement ?

Cela se passe très bien. Comme notre activité est physique, on convertit des arbres en tables, c’est quelque chose qui prend du temps. C’est comme faire du vin ou du whisky, on doit respecter les cycles du bois, qui doit sécher par exemple. Et donc, nous avions aussi besoin de trouver des investisseurs qui puissent être patients, et comprendre aussi le rythme de travail de notre entreprise.

Et travailler avec finance&invest.brussels, c’était logique pour nous, de travailler avec un acteur qui souhaite créer un impact positif sur Bruxelles, tout en respectant le rythme du travail du bois. Pour nous, le fait de pouvoir procéder à une augmentation de capital après deux ans d’activité, c’est aussi la preuve qu’on évolue bien par rapport à nos objectifs annuels. C’est une très bonne relation de confiance qui s’est installée.  

Quelle est votre ambition pour les prochaines années ?

Notre ambition, c’est de valoriser l’ensemble de la production annuelle de la Forêt de Soignes. Aujourd’hui, nous pouvons absorber 10% de la production et nous avons pour objectif de grandir afin de doubler chaque année notre capacité de valorisation, car pour nous, il n’y a pas de justification à exporter la production de bois vers l’Asie.

On parle de plusieurs milliers de mètres cubes par an et nous souhaitons vraiment sortir de la niche et mettre en place une solution beaucoup plus large et toujours locale, pour le bois de la Forêt de Soignes.


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